Perte d’autonomie, les 5 conseils pour se faire accompagner

Chiffres clés

Perte d'autonomie

2,5 millions de personnes âgées en perte d’autonomie. 

Parmi elles, 700 000 seniors peuvent être considérés en perte d’autonomie sévère.

Répartition

La perte d’autonomie concerne surtout les âges élevés : ainsi, 30,2 % des individus de 75 ans ou plus sont en perte d’autonomie, contre 6,6 % des individus âgés de 60 à 74 ans. 

Evolution

On estime que le nombre de retraités en perte d’autonomie en 2050 sera de 4 millions. 

La perte d'autonomie

La perte d’autonomie, ou dépendance, se définit par une perte d’autonomie physique ou mentale qui entraîne l’incapacité pour une personne à effectuer par elle-même certains actes de la vie courante. Cette perte d’autonomie nécessite la présence d’une tierce personne de façon ponctuelle ou permanente

Pour vous ou votre entourage, il est important de pouvoir identifier au plus vite les premiers symptômes physiques et psychiques de la dépendance. Les repérer permettra de les prendre en charge le plus tôt possible.

Afin de réagir à temps il est primordial d’avoir connaissance des solutions existantes afin de pouvoir accompagner au mieux une personne âgée en perte d’autonomie.

Détecter les symptômes visibles d’une perte d’autonomie 

Que ce soit de nous qu’il s’agisse ou de l’un de nos proches, on ignore trop souvent les premiers signaux d’alerte de vieillissement ou de faiblesse. Or, il est important de bien reconnaître un signe de perte d’autonomie afin de se faire bien accompagner et de permettre une retraite sereine. Les symptômes peuvent en effet être physiques ou psychiques.

Les effets physiques :

  • Des troubles de l’équilibre et des difficultés à se déplacer : marche hésitante, trébuchements, etc. augmentent les risques de chute et de blessures ;
  • Une perte de poids ;
  • Une perte de l’audition importante ;
  • Un état de fatigue permanent ;
  • Une baisse de l’activité physique.

Les symptômes psychiques :

  • Des changements dans les habitudes alimentaires (manger de façon irrégulière, modifier sa façon de faire ses courses, réfrigérateur vide) ;
  • Une diminution de l’hygiène corporelle et domestique ;
  • Des troubles de la mémoire ;
  • Des altérations de l’humeur et des changements de comportement (agressivité, apathie, déprime, attitude incohérente) ;
  • Des tendances à rester chez soi et à s’isoler socialement.

Evaluer la perte d’autonomie

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Idéalement, faites évaluer un degré de dépendance par des professionnels. Ce degré de dépendance répond à une norme standard et induira le type de prise en charge à envisager.

Il existe 3 cas de figure faisant appel à des structures différentes pour évaluer le degré de dépendance d’une personne âgée :

  • Suite à une demande du médecin traitant : le plus souvent, il orientera votre proche vers un centre d’évaluation gérontologique (CEG) pour une consultation pluridisciplinaire ;
  • Si la personne concernée est hébergée en maison de retraite, c’est l’équipe de l’établissement qui réalisera l’évaluation, sous la responsabilité du médecin coordinateur.
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La grille AGGIR (Autonomie Gérontologique Groupe Iso-Ressource) donne un score clinique qui permet de quantifier la perte d’autonomie des personnes âgées, allant de Allant de GIR 1, pour les personnes les plus dépendantes à GIR 6 (groupe iso-ressources).

Utilisée pour poser un diagnostic clinique, la grille AGGIR permet de cadrer la demande d’allocation APA. Elle comprend des critères spécifiques permettant d’évaluer les capacités de la personne âgée à accomplir :

  • 10 activités physiques et psychiques, appelées activités discriminantes. Ce sont celles qui seront prises en compte pour déterminer le GIR, soit le degré d’autonomie
  • 7 activités domestiques et sociales, aussi dites activités illustratives qui permettent de donner des informations supplémentaires sur la situation globale de la personne.

Les GIR caractérisent le degré d’autonomie dans l’exécution de tâches de la vie quotidienne, Cette norme permet d’assurer une meilleure prise en charge par les équipes soignantes, paramédicales ou encore par tout autre service d’aide à la personne. Ils permettent aussi de déterminer l’éligibilité d’une personne à bénéficier de l’allocation personnalisée d’autonomie.

Cette grille vous permettra donc de conforter vos inquiétudes quant à une possible perte d’autonomie mais vous permettra également d’établir un plan d’action afin de vous accompagner dans un maintien à domicile.

Trouver l’aide adéquate pour une perte d’autonomie 

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La prise en charge de la dépendance est souvent lourde et complexe pour les proches aidants. Cependant, afin de rester indépendant au maximum et de ne pas décupler la charge mentale de vos proches, il existe des solutions pour bien vous accompagner si vous êtes en perte d’autonomie.

L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est versée par les services du département. La vocation de cette allocation est de favoriser le maintien à domicile ou de couvrir une part des frais pour les personnes résidant dans des institutions spécialisées. Le montant de l’APA varie selon le niveau de dépendance allant d’environ 680€ pour le GIR 4 à environ 1750€ pour le GIR 1.
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  • Être âgée d’au moins 60 ans ;
  • Résider en France de façon stable et régulière ;
  • Être en perte d’autonomie : Le degré doit se situer entre GIR 1 et GIR 4 de la grille AGGIR.

Pour en faire la demande, vous devez remplir un dossier téléchargeable auprès :

  • De sa mairie ;
  • Ou d’un point d’information dédié aux personnes âgées de son département.
  • Attention, chaque département possède son propre format de dossier de demande d’APA.

Une fois le dossier validé, une évaluation à domicile est programmée pour établir un plan d’aide conformément au degré de dépendance et au résultat de la visite.

Comment maintenir au maximum mon autonomie ?

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Le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie nécessite un accompagnement adapté qui est souvent difficile à assumer par les proches aidants s’ils n’ont pas d’aides extérieures.

Pour y remédier, avoir recours à une auxiliaire de vie peut apporter un grand soulagement en confiant certaines responsabilités à une professionnelle compétente pour améliorer la qualité de vie de votre proche dépendant. Elles peuvent vous venir en aide dans les tâches de la vie courante (courses, préparation des repas avec la personne quand c’est possible, aide à la prise des repas, aide au déplacement, etc.)

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Si la perte d’autonomie touche de nombreuses personnes, il est possible de prévenir l’apparition de certains symptômes et parfois d’en limiter l’aggravation. Ne négligez pas l’alimentation, les activités physiques et intellectuelles

  • L’alimentation

Avec le vieillissement, il est nécessaire de préserver son capital santé en gardant de bonnes habitudes alimentaires. La dénutrition est un des signes de la perte d’autonomie qui provoque une dégradation générale de l’état de santé et augmente les risques d’accident.

  • L’activité physique

Conserver votre forme musculaire est très important pour se déplacer et rester autonome au quotidien.

N’hésitez à pratiquer régulièrement des exercices physiques adaptés et qui vous plairont (la danse, le Taï Chi, la gymnastique douce, la nage, la marche ou le vélo, le jardinage ou le petit bricolage)

Le plus important est d’adapter les activités en fonction de vos capacités pour éviter fatigue et blessures. L’activité physique doit, avant tout, demeurer un plaisir

  • L’activité intellectuelle

Pratiquer des activités intellectuelles permet de ralentir le déclin cognitif. Parmi elles, le jeu est un excellent allié et peut se faire de diverses manières, seul, en groupe, en présentiel ou via des plateformes numériques.

Il existe également d’autres occupations, qui ont un effet bénéfique sur le cerveau, comme, les exercices de mémorisationles discussions sur des moments passés, plus ou moins lointains, lire le journal ou des livres ou encore écrire des lettres ou tenir un carnet personnel, qui permet de se remémorer des événements passés ou présents.

Le maintien à domicile nécessite beaucoup d’implication et peut être parfois complexe et pesant pour la personne concernée et les proches aidants. Le recours à une auxiliaire de vie peut alors apporter une aide précieuse pour préserver la qualité de vie des personnes âgées tout en soulageant leurs proches. Alors s’il ne fallait retenir qu’un conseil, n’hésitez pas à faire appel à des professionnels pour vous accompagner !

Anticiper financièrement

Les soins et l’entretien d’une personne en perte d’autonomie, mais suffisamment autonome pour rester vivre chez elle, engendrent des dépenses évaluées à environ 2 000 € par mois en moyenne. Les allocations de retraite arrivent rarement à couvrir les dépenses nécessaires.

Aussi, vous pouvez souscrire une assurance-dépendance. La garantie de dépendance est une prestation d’assurance grâce à laquelle l’assuré peut recevoir une rente ou un capital pour couvrir les frais de services à la personne, de soins ou même d’hébergement en maison de retraite.

Malgré une perte d’autonomie, vous pourrez utiliser la rente ou le capital reçu pour payer les aménagements de son domicileembaucher une auxiliaire de vie ou payer son hébergement dans une maison de retraite.

Cette assurance permet également d’éviter que les proches et les héritiers se retrouvent dans le besoin, à cause des dépenses engendrées par de telles situations.

Prévenir la perte d’autonomie, qu’elle vous concerne directement ou qu’elle concerne un de vos proches, passe donc par une identification précoce des symptômes de la dépendance et la mise en place d’un accompagnement personnalisé.